- Les habitudes vicieuses chez
le cheval
- Le terme "habitudes vicieuses " regroupe un ensemble de gestes
qui sont exécutés de manière intempestive par le cheval et qui nuisent soit
à son bon état, soit à sa bonne utilisation. Certaines de ces habitudes sont
acquises, d'autre héréditaires, d'autres encore sont pathologiques. Leur origine
n'est pas toujours simple à mettre en évidence. Toutefois, on peut affirmer
que ses manifestations sont liées à des dérèglements du hsychisme de l'animal.
C'est pourquoi il est nécessaire de le combattre dès leur apparition avant
que le geste ne devienne un réflexe.
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- Tic de la langue serpentine
- Ce vice est caractérisé par un va-et-vient permanent de la langue hors de
la bouche. Il s'en suit une sorte de succession de salive. Ce phénomène accompagne
parfois l'aérophagie. L'emploi d'un "mors à palettes" dont le rôle
est d'appuyer sur la langue permet de lutter efficacement contre ce tic.
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- Cheval qui mange ses couvertures
- Il y a des chevaux qui ont pris pour habitude de réduire leurs couvertures
à l'état de chiffon en lambeaux. La solution désagréable et coûteuse habitude
consiste à mettre au cheval une bavette fixée au licol: le maxillaire inférieur
repose dans la bavette, qui maintient la mâchoire loin de la couverture.
- eoire. En général, cette habitude cesse lorsque l'on met à la disposition
du cheval un bloc de sel et que l'on complémente sa ration en oligo-éléments.
Mais cette habitude s'accompagne parfois du "tic rongeur". Le cheval
ronge alors toutes les surfaces tendres (bois notamment) situées à sa portée.
La première solution consiste à les recouvrir de métal dans la mesure du possible.
Une autre solution consiste à les recouvrir de métal dans la mesure du possible.
Une autre solution consiste en l'utilisation de produits répulsifs dont on
- Cheval lécheur et rongeur
- Certains chevaux passent leur journée à lécher les murs de leur box ou leur
mang
enduit les surfaces rongeables.
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- Cheval qui botte
- Il existe des chevaux, le plus souvent
rendus méchants par l’homme à un certain stade de leur vie, qui ont pris l’habitude
de donner des coups de pieds. Une solution consistera alors à les entraver
et parallèlement à regagner leur confiance.
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- Cheval qui déplace sa litière
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Certains chevaux accumulent l’ensemble de leur litière dans
un angle du box en grattant à l’aide de leurs antérieurs (surtout au moment
où ils mangent).
- L’entravement des antérieurs est en général un bon remède.
Il ne faut pas confondre cette attitude avec celle (passagère) d’un cheval
atteint de coliques.
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- Cheval qui se marche dessus
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On rencontre parfois des chevaux qui à l’écurie appuient
un sabot (le plus souvent postérieur) sur l’autre, en usant ainsi la paroi
de ce dernier. Il convient alors de le protéger à l’aide de guêtres et de
cloche.
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- Cheval qui se couche en vache
- Il existe des chevaux, surtout lorsqu’ils
sont en stalle, qui se couche comme une vache, c’est-à-dire qui replient les
antérieurs sous eux mettant ainsi la partie postérieure du fer de l’antérieur
au contact avec le coude. Il se forme alors au niveau du coude une tare molle
appelé « éponge ».
- Si on peut difficilement lutter contre cette habitude du
cheval, on peut par contre empêcher la lésion qu ‘elle provoque en faisant
poser par le maréchal des fers à éponge tronquées.
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- Tic de l'ours
- C’est un balancement latéral constant
du cheval sur ses antérieurs (le cheval reporte alternativement tout son poids
sur l’antérieur droit puis sur l’antérieur gauche), l’encolure servant de
contrepoids de balancier. Ce tic témoigne d’une certaine névrose chez le sujet
atteint. Mais la principale conséquence est la fatigue importante à brève
échéance des membres antérieurs.
- Il faut noter que ce vice est très rapidement imité par
les congénères, aussi convient-il d’y remédier au plus vite. Une solution
consiste à suspendre au milieu du plafond du box, une grosse masse assez lourde.
Une grille en « col de cygne » (permettant au cheval de passer seulement
la tête) fixée sur la porte basse du box en est un autre, le cheval passant
le plus souvent la tête à l’extérieur pour tiquer.
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- Cheval qui tourne dans son boxe
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C’est le cas très souvent de chevaux très près du
sang ou de tempérament très anxieux. L’inquiétude les incite à « faire
les cents pas » dans leur box, à tourner en rond et ils marchent ainsi
jusqu’à l’épuisement. Outre le fait d’essayer de placer le cheval dans un
climat sécurisant (avec d’autres chevaux par exemple), on peut disposer sur
le trajet du cheval des obstacles : bottes de paille, masse suspendue…
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- Cheval qui "tire au renard"
- Le tempérament du cheval est tel qu’il l’incite à lutter
contre toute opposition. Ainsi notamment mettra-t-il toutes ses forces pour
tirer contre ceux qui s’oppose à sa traction. C’est là la principale cause
d’aggravation d’accidents initialement banals tels que le cheval pris dans
un barbelé, dans un fossé, sabot coincé dans un trou, etc.
- Le cheval qui « tire au renard » s ‘accule
sur l’arrière-main en engageant les postérieurs sous lui. Il s’arc-boute tellement
que son point d’attache fini par céder et que l’avant-main du cheval se trouve
brutalement libérée. Le cheval tombe alors à la renverse et peut se fracturer
le crâne ou s’endommager durement la colonne vertébrale.
- Lorsque vous vous trouvez à côté d’un cheval qui
« tire au renard », ne vous porter pas vers la tête mais au contraire
dirigez- vous vers la croupe en essayant d’obliger le cheval à se porter vers
l’avant. Plusieurs systèmes permettent de faire perdre au cheval cette dangereuse
habitude :
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Choisir un système d’attache à l’épreuve de traction.
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Attacher le cheval avec une chaîne et avec une ficelle un peu plus
longue que la chaîne : lorsque le cheval tirera, la ficelle cassera et
le cheval recevra la secousse du brutal arrêt de la chaîne par l’intermédiaire
du licol.
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Attacher le cheval en lui faisant tourner le dos à un mur ou à une
barrière contre lequel il butera s’il recule, avant d’être en bout de longe.
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- Le tic aerophagique
- C'est une habitude vicieuse
qui se manifeste par le processus permettant au cheval de déglutir de l'air
(ou parfois de la salive). Le cheval commence à lécher une surface dure, puis
il la sert entre ses incisives, contracte les muscles de la gorge et de l'encolure
puis prenant un point d'appui sur ses dents et appliquant sa langue contre
le palais, il avale bruyamment de l'air. Ce vice rédhibitoire entraîne de
nombreuses conséquences:
- - Les dents et surtout les incisives
s'usent anormalement.
- - L'absorption des aliments
et leur digestion est gênée (l'estomac et l'intestin étant encombrés par une
importante masse d'air)
- - Des coliques résultants de
la distension des organes digestifs et de la mauvaise action des sucs digestifs
se déclenchent.
- -l'apparition de difficultés
respiratoires et circulatoires.
- - On observe une hypertrophie
des muscles du fond de l'auge et de la gorge.
- - Le psychisme de l'animal est
déréglé. D'une façon plus générale, ce sont des chevaux que l'on arrive pas
à mettre en condition.
- Cette habitude très tenace a
différentes origines. Elle s'acquiert souvent par imitation d'un congénère"tiqueur".
Mais le plus souvent, c'est l'ennui qui incite les chevaux à tiquer à l'appui.
- Parfois, le désir d'apaiser
des douleurs stomaccales provoque l'ingestion d'air. Ce tic, contrairement
à ceux que certains affirment n'est pas à proprement perler congénital mais
le poulain peut le contracter avant son sevrage par l'imitation d'une jument
qui tique.
- dans un premier temps, le cheval
tique en cachette. Puis, petit à petit, il prend de l'assurance et exécute
son vice devant vous en prenant appui sur tout ce qu'il a à portée de bouche
(mangeoire, chaîne d'attache, bas-flancs, porte de box, abreuvoir). Certains
chevaux arrivent même à tiquer à l'air, sans appui. Dès que l'on a surpris
le cheval en train de tiquer, il convient d'intervenir:
- - supprimer toute gâterie donnée
à la main
- - supprimer tout point d'appui
soit en les éliminant purement et simplement, soit en les hérissant d'une
matière piquante, soit encore les badigeonnant d'un produit répulsif (vinaigre,
crésyl).
- Il faut ensuite tenter la guérison.
Le port d'un collier antitiqueur dont l'action est d'étrangler douloureusement
la gorge à l'instant où le cheval contracte les muscles pour accomplir son
vice est une première solution. Mais bien souvent, le cheval s'habitue et
arrive à tiquer quand même, malgré la compression de la trachée.
- Une autre solution consiste
à mettre au cheval un panier dont le fond est constitué de trois barreaux
laissant ainsi la possibilité au cheval de manger et boire avec son panier
mais en lui enlevant la possibilité de prendre appui. Cette solution par contre
n'a aucun intérêt pour les chevaux qui tique à l'air. Il existe une opération
qui consiste à percer un trou mettant en communication la cavité buccale (bouche
fermée) et l'extérieur, empêchant ainsi la formation de la dépression d'air
qui précède son ingestion. Cependant cette opération est rarement pratiquée
chez les chevaux de sport parce-que très inesthétique et d'une efficacité
douteuse. Il faut enfin noter que ce tic, avec ou sans usure des dents, est
un vice rédhibitoire de 9 jours. L'expertise, après avoir relevé les signes
cliniques doit surprendre l'exécution du vice (souvent en se dissimulant).
On peut parfois déclencher le tic en donnant un morceau de sucre au cheval.
- La plupart des tics sont contagieux
par imitation et c'est là que la surveillance doit s'exercer. En effet, l'habitude
vicieuse s'acquiert très vite et très longue à combattre. Il faut aussi savoir
que la plupart des habitudes vicieuses sont contractées par désœuvrement et
ennui. N'oubliez jamais que le cheval passe en général 23h sur 24 dans son
box. Le tic devient alors une occupation, un dérivatif à l'ennui. C'est pourquoi
il est conseillé de fractionner nettement la ration journalière d'un cheval
tiqueur ce qui lui donne prétexte à excitation et occupation autant de fois
qu'il y a de repas. Il en va de même pour son travail. Il existe ensuite un
certain nombre de trucs, ou plutôt d'expériences vécues, permettant de lutter
contre les tics:
- - Choisir une exposition de
box permettant soleil et distraction
- - Laisser des couvertures (avec
barreaux ou grille) entre des box contigus
- - Adjoindre un animal au cheval:
- Placez un hamster dans la mangeoire:
le cheval intrigué passera des journées entières à l'observer.
- Mettre dans le box du cheval
un mouton, une chèvre, un lapin, un chien ou tout autre animal avec lequel
il est susceptible de s'entendre.
- Accrocher dans le box du cheval
une cage avec un ou plusieurs cochons d' inde.
- - Trouver des objets avec lesquels
le cheval joue (ballon, vieille boîte, pneu ...).
- Et si votre cheval commence
à tiquer alors qu'il n'a pas d'exemple à imiter, inquiétez-vous de son état
psychique, de la façon dont vous vous occupez de lui. N'employez pas sans
réfléchir de méthodes contraignantes et répressives inadéquates qui ne feront
qu'accroître l'angoisse du cheval et augmenter son vice. Apprendre à comprendre
le cheval, c'est sans doute une des meilleures préventions contre les habitudes
vicieuses.