Les habitudes vicieuses chez le cheval
Le terme "habitudes vicieuses " regroupe un ensemble de gestes qui sont exécutés de manière intempestive par le cheval et qui nuisent soit à son bon état, soit à sa bonne utilisation. Certaines de ces habitudes sont acquises, d'autre héréditaires, d'autres encore sont pathologiques. Leur origine n'est pas toujours simple à mettre en évidence. Toutefois, on peut affirmer que ses manifestations sont liées à des dérèglements du hsychisme de l'animal. C'est pourquoi il est nécessaire de le combattre dès leur apparition avant que le geste ne devienne un réflexe.
 
Tic de la langue serpentine
Ce vice est caractérisé par un va-et-vient permanent de la langue hors de la bouche. Il s'en suit une sorte de succession de salive. Ce phénomène accompagne parfois l'aérophagie. L'emploi d'un "mors à palettes" dont le rôle est d'appuyer sur la langue permet de lutter efficacement contre ce tic.
 
Cheval qui mange ses couvertures
Il y a des chevaux qui ont pris pour habitude de réduire leurs couvertures à l'état de chiffon en lambeaux. La solution désagréable et coûteuse habitude consiste à mettre au cheval une bavette fixée au licol: le maxillaire inférieur repose dans la bavette, qui maintient la mâchoire loin de la couverture.
eoire. En général, cette habitude cesse lorsque l'on met à la disposition du cheval un bloc de sel et que l'on complémente sa ration en oligo-éléments. Mais cette habitude s'accompagne parfois du "tic rongeur". Le cheval ronge alors toutes les surfaces tendres (bois notamment) situées à sa portée. La première solution consiste à les recouvrir de métal dans la mesure du possible. Une autre solution consiste à les recouvrir de métal dans la mesure du possible. Une autre solution consiste en l'utilisation de produits répulsifs dont on
Cheval lécheur et rongeur
Certains chevaux passent leur journée à lécher les murs de leur box ou leur mang enduit les surfaces rongeables.
 
Cheval qui botte
  Il existe des chevaux, le plus souvent rendus méchants par l’homme à un certain stade de leur vie, qui ont pris l’habitude de donner des coups de pieds. Une solution consistera alors à les entraver et parallèlement à regagner leur confiance.
 
  Cheval qui déplace sa litière
  Certains chevaux accumulent l’ensemble de leur litière dans un angle du box en grattant à l’aide de leurs antérieurs (surtout au moment où ils mangent).
L’entravement des antérieurs est en général un bon remède. Il ne faut pas confondre cette attitude avec celle (passagère) d’un cheval atteint de coliques.
 
  Cheval qui se marche dessus
  On rencontre parfois des chevaux qui à l’écurie appuient un sabot (le plus souvent postérieur) sur l’autre, en usant ainsi la paroi de ce dernier. Il convient alors de le protéger à l’aide de guêtres et de cloche.
 
  Cheval qui se couche en vache
  Il existe des chevaux, surtout lorsqu’ils sont en stalle, qui se couche comme une vache, c’est-à-dire qui replient les antérieurs sous eux mettant ainsi la partie postérieure du fer de l’antérieur au contact avec le coude. Il se forme alors au niveau du coude une tare molle appelé « éponge ».
Si on peut difficilement lutter contre cette habitude du cheval, on peut par contre empêcher la lésion qu ‘elle provoque en faisant poser par le maréchal des fers à éponge tronquées.
 
  Tic de l'ours
C’est un balancement latéral constant du cheval sur ses antérieurs (le cheval reporte alternativement tout son poids sur l’antérieur droit puis sur l’antérieur gauche), l’encolure servant de contrepoids de balancier. Ce tic témoigne d’une certaine névrose chez le sujet atteint. Mais la principale conséquence est la fatigue importante à brève échéance des membres antérieurs.
Il faut noter que ce vice est très rapidement imité par les congénères, aussi convient-il d’y remédier au plus vite. Une solution consiste à suspendre au milieu du plafond du box, une grosse masse assez lourde. Une grille en « col de cygne » (permettant au cheval de passer seulement la tête) fixée sur la porte basse du box en est un autre, le cheval passant le plus souvent la tête à l’extérieur pour tiquer.
 
  Cheval qui tourne dans son boxe
  C’est le cas très souvent de chevaux très près du  sang ou de tempérament très anxieux. L’inquiétude les incite à « faire les cents pas » dans leur box, à tourner en rond et ils marchent ainsi jusqu’à l’épuisement. Outre le fait d’essayer de placer le cheval dans un climat sécurisant (avec d’autres chevaux par exemple), on peut disposer sur le trajet du cheval des obstacles : bottes de paille, masse suspendue…
 
  Cheval qui "tire au renard"
Le tempérament du cheval est tel qu’il l’incite à lutter contre toute opposition. Ainsi notamment mettra-t-il toutes ses forces pour tirer contre ceux qui s’oppose à sa traction. C’est là la principale cause d’aggravation d’accidents initialement banals tels que le cheval pris dans un barbelé, dans un fossé, sabot coincé dans un trou, etc.
Le cheval qui « tire au renard » s ‘accule sur l’arrière-main en engageant les postérieurs sous lui. Il s’arc-boute tellement que son point d’attache fini par céder et que l’avant-main du cheval se trouve brutalement libérée. Le cheval tombe alors à la renverse et peut se fracturer le crâne ou s’endommager durement la colonne vertébrale.
Lorsque vous vous trouvez à côté d’un cheval qui  « tire au renard », ne vous porter pas vers la tête mais au contraire dirigez- vous vers la croupe en essayant d’obliger le cheval à se porter vers l’avant. Plusieurs systèmes permettent de faire perdre au cheval cette dangereuse habitude :
-          Choisir un système d’attache à l’épreuve de traction.
-          Attacher le cheval avec une chaîne et avec une ficelle un peu plus longue que la chaîne : lorsque le cheval tirera, la ficelle cassera et le cheval recevra la secousse du brutal arrêt de la chaîne par l’intermédiaire du licol.
-          Attacher le cheval en lui faisant tourner le dos à un mur ou à une barrière contre lequel il butera s’il recule, avant d’être en bout de longe.
 
Le tic aerophagique
C'est une habitude vicieuse qui se manifeste par le processus permettant au cheval de déglutir de l'air (ou parfois de la salive). Le cheval commence à lécher une surface dure, puis il la sert entre ses incisives, contracte les muscles de la gorge et de l'encolure puis prenant un point d'appui sur ses dents et appliquant sa langue contre le palais, il avale bruyamment de l'air. Ce vice rédhibitoire entraîne de nombreuses conséquences:
- Les dents et surtout les incisives s'usent anormalement.
- L'absorption des aliments et leur digestion est gênée (l'estomac et l'intestin étant encombrés par une importante masse d'air)
- Des coliques résultants de la distension des organes digestifs et de la mauvaise action des sucs digestifs se déclenchent.
-l'apparition de difficultés respiratoires et circulatoires.
- On observe une hypertrophie des muscles du fond de l'auge et de la gorge.
- Le psychisme de l'animal est déréglé. D'une façon plus générale, ce sont des chevaux que l'on arrive pas à mettre en condition.
Cette habitude très tenace a différentes origines. Elle s'acquiert souvent par imitation d'un congénère"tiqueur". Mais le plus souvent, c'est l'ennui qui incite les chevaux à tiquer à l'appui.
Parfois, le désir d'apaiser des douleurs stomaccales provoque l'ingestion d'air. Ce tic, contrairement à ceux que certains affirment n'est pas à proprement perler congénital mais le poulain peut le contracter avant son sevrage par l'imitation d'une jument qui tique.
dans un premier temps, le cheval tique en cachette. Puis, petit à petit, il prend de l'assurance et exécute son vice devant vous en prenant appui sur tout ce qu'il a à portée de bouche (mangeoire, chaîne d'attache, bas-flancs, porte de box, abreuvoir). Certains chevaux arrivent même à tiquer à l'air, sans appui. Dès que l'on a surpris le cheval en train de tiquer, il convient d'intervenir:
- supprimer toute gâterie donnée à la main
- supprimer tout point d'appui soit en les éliminant purement et simplement, soit en les hérissant d'une matière piquante, soit encore les badigeonnant d'un produit répulsif (vinaigre, crésyl).
Il faut ensuite tenter la guérison. Le port d'un collier antitiqueur dont l'action est d'étrangler douloureusement la gorge à l'instant où le cheval contracte les muscles pour accomplir son vice est une première solution. Mais bien souvent, le cheval s'habitue et arrive à tiquer quand même,  malgré la compression de la trachée.
Une autre solution consiste à mettre au cheval un panier dont le fond est constitué de trois barreaux laissant ainsi la possibilité au cheval de manger et boire avec son panier mais en lui enlevant la possibilité de prendre appui. Cette solution par contre n'a aucun intérêt pour les chevaux qui tique à l'air. Il existe une opération qui consiste à percer un trou mettant en communication la cavité buccale (bouche fermée) et l'extérieur, empêchant ainsi la formation de la dépression d'air qui précède son ingestion. Cependant cette opération est rarement pratiquée chez les chevaux de sport parce-que très inesthétique et d'une efficacité douteuse. Il faut enfin noter que ce tic, avec ou sans usure des dents, est un vice rédhibitoire de 9 jours. L'expertise, après avoir relevé les signes cliniques doit surprendre l'exécution du vice (souvent en se dissimulant). On peut parfois déclencher le tic en donnant un morceau de sucre au cheval.
La plupart des tics sont contagieux par imitation et c'est là que la surveillance doit s'exercer. En effet, l'habitude vicieuse s'acquiert très vite et très longue à combattre. Il faut aussi savoir que la plupart des habitudes vicieuses sont contractées par désœuvrement et ennui. N'oubliez jamais que le cheval passe en général 23h sur 24 dans son box. Le tic devient alors une occupation, un dérivatif à l'ennui. C'est pourquoi il est conseillé de fractionner nettement la ration journalière d'un cheval  tiqueur ce qui lui donne prétexte à excitation et occupation autant de fois qu'il y a de repas. Il en va de même pour son travail. Il existe ensuite un certain nombre de trucs, ou plutôt d'expériences vécues, permettant de lutter contre les tics:
- Choisir une exposition de box permettant soleil et distraction 
- Laisser des couvertures (avec barreaux ou grille) entre des box contigus
- Adjoindre un animal au cheval: 
Placez un hamster dans la mangeoire: le cheval intrigué passera des journées entières à l'observer.
Mettre dans le box du cheval un mouton, une chèvre, un lapin, un chien ou tout autre animal avec lequel il est susceptible de s'entendre.
Accrocher dans le box du cheval une cage avec un ou plusieurs cochons d' inde.
- Trouver des objets avec lesquels le cheval joue (ballon, vieille boîte, pneu ...).
Et si votre cheval commence à tiquer alors qu'il n'a pas d'exemple à imiter, inquiétez-vous de son état psychique, de la façon dont vous vous occupez de lui. N'employez pas sans réfléchir de méthodes contraignantes et répressives inadéquates qui ne feront qu'accroître l'angoisse du cheval et augmenter son vice. Apprendre à comprendre le cheval, c'est sans doute une des meilleures préventions contre les habitudes vicieuses.